• De retour à la maison

    J’ai hâte de retrouver toute ma petite bande à la maison. Pierre me ramène de la maternité avec mon précieux colis.C'est la fête à la maison, j'adore me dire que nous sommes une famille nombreuse! Je suis heureuse, nous le sommes...

    Une chose dont je ne me souviens pas du tout, c’est si Jean me réveillait souvent la nuit ? Comme ses aînés, je pense qu’il a dû faire ses nuits très tôt !

    Ce dont je me souviens, c’est que autant les plus grands ont toujours fait leur sieste dans le berceau et ensuite dans leur lit, je n’arrivais pas à me résoudre à me séparer de Jean. Je ressentais comme une urgence de le garder près de moi. Je me rappelle m’être dit et avoir dit que « Si je ne l’avais pas gardé près de moi, il quitterai ce monde ». J’avais la nette impression qu’il risquait la MORT SUBITE DU NOURISSON, je le sentais fuir très loin dans son sommeil….

    Peut de temps après mon retour, maman m’appelle en larmes, derrière elle j’entends mon père crier « elle folle! », c’est horrible d’y repenser  après toutes ces années! Une des sœurs de maman est morte il y a peu de temps après de longs mois de souffrance, elle avait 58 ans, la maladie est arrivée sournoisement, sans diagnostic précis. Du jour au lendemain ma tante si gaie et rigolote n’a plus su qui elle était, la démence précoce s’est installée peu à peu, sans que les médecins puissent la nommer ! Des années après nous saurons après encore deux cas dont ma maman, que cette démence est génétique et qu’elle s’appelle la Creutzfeld-Jacob…. Lorsque maman m’appelle, elle est accablée de chagrin, malgré sa joie d’avoir un nouveau petit-fils, le décès de sa sœur adorée est trop dur. Elle a peur, son père est mort de la même façon. Comme moi à présent elle se pose des questions, qui sera le prochain ? Papa est excédé, plutôt que de la rassurer, la câliner, il l’enfonce !

    Je viens à peine de rentrer de la maternité, de retrouver mon mari et mes petits, me voilà à devoir écouter mes parents, à rassurer maman et à faire la leçon à papa. Le soir même, je fais une hémorragie, je suis fatiguée. Jean A-t-il ressenti toute cette chape de tourments ? C’est une des nombreuses questions que je me poserai lorsque l’on nous parlera d’AUTISME…

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  • Commentaires

    1
    Mercredi 30 Mai 2012 à 23:13

    oufffffffffffffff  dur à lire mais surement plus dur à vivre

    2
    SuzanneT Profil de SuzanneT
    Mercredi 30 Mai 2012 à 23:28

    Tu vois ce sont des moments qui restent gravés à jamais du fait du handicap de Jean, nous nous sommes tellement posés de questions ! Nous nous en posons encore....

    L'écrire m'était nécessaire mais en même temps c'est........

    Tu verras il y aura de nombreux moments légers 

    Bisous 

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